Une définition et de multiples opportunités d’apprentissage
La « ludopédagogie » englobe à la fois la pédagogie du jeu et la pédagogie des jeux. Il s’agit d’une part de l’utilisation du jeu et des jeux dans les apprentissages, mais plus encore d’une méthodologie d’apprentissage basée sur le jeu.
Le jeu est sans conteste un outil d’apprentissage intimement lié à la mobilisation de cinq gestes mentaux : l’attention, la compréhension, la mémorisation, la réflexion et l’imagination.
En entreprise, l’approche ludique n’est pas nouvelle. En effet, les jeux-cadres et les outils d’intelligences collectives font partie intégrante des processus d’animation de réunions ou des formations. Le jeu de société est quant à lui plus récent dans le tissu économique.
À l’inverse, le jouet et le jeu de société ont toujours faits partie des outils utilisés par les enseignants. S’il a toute sa légitimité dans l’enseignement maternelle, cette dernière s’étiole progressivement, au fil des différents cycles d’enseignements.
L’arrivée des compétences dans nos écoles légitime l’utilisation du jeu éducatif ou de société dans nos classes et dans l’entreprise. Jouer à des jeux de stratégies, coopératifs, linguistiques,… nécessitent la mobilisation de nombreuses ressources : des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être en vue d’atteindre le but défini par les auteurs du jeu ou du processus ludique.
Il s’agit d’une tâche complexe à résoudre qui sera à chaque fois nouvelle. En effet, les actions de jeu de ses adversaires sont quasi-imprévisibles et l’aléa (lancement de dés, tirage de cartes…) est un mécanisme ludique assez répandu qui peut changer la « couleur » d’une partie.
À la différence des jouets d’exercices, symboliques ou d’assemblages, les jeux de société répondent à des usages précis, parfaitement cadrés par des règles admises au préalable par les joueurs. Ce sont des « pièges ludiques » qui obligent le joueur à faire des choix.
Le jeu mobilise ou développe des ressources (du vocabulaire, des connaissances), des compétences disciplinaires (la logique par exemple) et de nombreuses compétences transversales (l’autonomie, l’empathie, la coopération, etc.). Par nature, le jeu de société est un exercice de socialisation, de vivre ensemble voire de citoyenneté.
La pédagogie du jeu s’intègre sans aucune difficulté à la pédagogie active. Le processus qui ne s’improvise pas, apporte de la motivation aux joueurs par la réalisation de l’activité et non par son résultat. Le jeu propose un défi non dénué de risques et d’incertitudes. L’environnement ludique qui plonge les joueurs dans un cadre spatio-temporel décalé par rapport au réel lui permet d’accepter l’erreur et l’échec et de s’appuyer sur cela pour en tirer un bénéfice, une expérience positive.
Le jeu est donc d’une part un outil d’apprentissage et d’autre part un merveilleux outil de remédiation ou de ré-accrochage scolaire car l’activité est motivante par elle-même.