Animer

Animer un jeu

Animer un jeu est une tâche complexe. Nombreuses sont les personnes qui n’aiment pas jouer car elles ne comprennent rien à ce qu’il faut faire. Un bon animateur arrivera à régler ce problème.

Animé un jeu est tout un art.  Pour animer un jeu, il faut :
  • connaître le jeu
  • avoir jouer au jeu
  • présenter le jeu en utilisant le contenu de la boîte
  • mettre en avant le plaisir que le jeu peut apporter
  • ne pas hésiter à prendre une distance avec le ludus, les règles du jeu

Après avoir pris connaissance du contexte l’animation à savoir le lieu, la durée, le type de public et l’objectif de l’événement, l’animateur se doit de connaître au mieux les jeux.

L’animation dépendra de sa connaissance du jeu. Si je découvre le jeu en même temps que les participants mon animation sera différente.

Comme le précise Gilson

[1] (2005 : 8) l’animateur peut décider de rester en dehors de la partie ou au contraire être aussi un joueur.

Postures Gestion  
De l’environnement ludique De la séance
Laisser jouer Adapte l’environnement ludique au public Début et fin Régulation des comportements déviants Régulation du groupe classe
Donner à jouer Sollicite le public et adapte l’environnement ludique Début et fin Régulation des comportements déviants Régulation du groupe classe
Faire jouer Fait entrer le public dans un environnement préconçu Début et fin Régulation des comportements déviants Régulation des comportements des partenaires du jeu
Jouer avec Est actif comme joueur dans un environnement préconçu Début et fin Régulation des comportements déviants Régulation des comportements des partenaires du jeu

Le rôle de l’animateur

Van Nieuwenhoven (2001 : 33) indique que l’adulte, l’animateur peut occuper une place différente au sein d’un groupe selon la place qu’il donnera aux joueurs. Basé sur la typologie de Bouchard et Archambault (1991)  décrivant le rôle de l’adulte dans le secteur éducatif, Van Nieuwenhoven propose une adaptation à l’animation ludique où l’adulte sera amené à changer de rôle tout au long de la partie.

  • Adulte-expert connaît la règle du jeu. Il la transmet aux joueurs en utilisant le langage verbal

ou non-verbal, questionne les participants sur leur stratégie et note leur comportement.

  • Adulte-guide a un regard bienveillant sur le confort des joueurs en répondant à leur demande.
  • Adulte partenaire s’appuie sur sa maîtrise du jeu pour être un réel joueur en interaction avec les décisions de l’enfant.  Il y a une réciprocité entre l’adulte et l’enfant qui apporte chacun ce qu’ils peuvent au jeu.
  •  Animateur non professionnel

L’observation de joueurs dont un des membres veut bien jouer temporairement le rôle d’animateur nous a amené à mettre en évidence plusieurs éléments.

1° Les joueurs se précipitent sur la règle et ne passe pas par une phase préalable de découverte du matériel et de questionnement.

2° La lecture peut se passer de plusieurs manières :

Actions Explications Niveau de compréhension
Sans pause La compréhension semble ne poser aucun problème Compréhension parfaite
Avec pause et demande si tout le monde a compris L’animateur a soit le souci des autres joueurs ou est en doute par rapport à sa compréhension ou à la compréhension d’un autre joueur suite à signe non-verbale. Compréhension en question
Avec un arrêt brutal d’un des joueurs qui informe qu’il ne comprend rien pas un passage. Dans ce cas, soit on relit le paragraphe posant question soit un joueur explique aux autres soit une discussion s’engage afin de dégager une compréhension commune.Incompréhension partielle Incompréhension partielle
Avec une demande d’une partie comptant pour du beurre L’ensemble des participants semblent dans le brouillard et souhaitent essayer pour visualiser et poser des hypothèses de jeu. Incompréhension et confusion

[1] GILSON V., Vous aussi ; vivez cette sensationnelle expérience d’animateur !, L’Artichouette ; juin 2015, pp.7-10.

Van Nieuwenhoven (2001 : 33) indique que l’adulte, l’animateur peut occuper une place différente au sein d’un groupe selon la place qu’il donnera aux joueurs. Basé sur la typologie de Bouchard et Archambault (1991)  décrivant le rôle de l’adulte dans le secteur éducatif, Van Nieuwenhoven propose une adaptation à l’animation ludique où l’adulte sera amené à changer de rôle tout au long de la partie.

  • Adulte-expert connaît la règle du jeu. Il la transmet aux joueurs en utilisant le langage verbal

ou non-verbal, questionne les participants sur leur stratégie et note leur comportement.

  • Adulte-guide a un regard bienveillant sur le confort des joueurs en répondant à leur demande.
  • Adulte partenaire s’appuie sur sa maîtrise du jeu pour être un réel joueur en interaction avec les décisions de l’enfant.  Il y a une réciprocité entre l’adulte et l’enfant qui apporte chacun ce qu’ils peuvent au jeu.

 Animateur non professionnel

L’observation de joueurs dont un des membres veut bien jouer temporairement le rôle d’animateur nous a amené à mettre en évidence plusieurs éléments.

1° Les joueurs se précipitent sur la règle et ne passe pas par une phase préalable de découverte du matériel et de questionnement.

2° La lecture peut se passer de plusieurs manières :

Animer en classe avec un groupe de 24 élèves

Premier cas : un même jeu en plusieurs exemplaires

L’idéal est de choisir un seul jeu pour l’ensemble de la classe et donc d’avoir plusieurs boîtes du même jeu. Prenons le Scrabble, il faudrait 6 boîtes pour la classe, ou Galérapagos, 2 boîtes étant donné que l’on peut jouer à 12.

C’est la situation la plus simple pour l’animateur/enseignant, car il suffit de regrouper les élèves au centre de la classe (assis et debout) et expliquer en une fois le jeu. Expliquez en priorité les règles qui permettent de commencer à jouer. Ensuite, les finesses du jeu sont expliquées en passant d’îlot en îlot ou en répondant aux questions. Une projection des différents éléments du jeu peut être un plus pour expliquer les règles à un grand groupe.

Deuxième cas : plusieurs jeux

L’idéal est de se limiter à 4 ou 5 jeux différents. Si un jeu ou l’autre est connu par un élève, il ne sera pas nécessaire de le présenter au début du cours. Ce jeune expert lancera lui-même la partie et c’est très valorisant. L’enseignant régulera par la suite en répondant aux questions et le présentera progressivement aux autres élèves.

Pour les autres jeux, on garde la technique du centre de la classe et/ou de la projection avec les règles de base dans un premier temps, et les précisions une fois que les élèves ont commencés à jouer comme dans le premier cas. Tout l’art de l’animation et de la présentation du jeu est de donner envie aux élèves de plonger dans leur jeu et d’être court dans ses explications (maximum 5 minutes).

Les astuces

Comment choisir un jeu

Plusieurs critères sont à respecter pour choisir un jeu dans le cadre d’un cours ou d’un stage.

  • Répond-il à l’objectif pédagogique que j’ai fixé ? Pour répondre à cette question, il faut connaître le jeu, faire appel à un professionnel (ludothécaire) ou à un ouvrage de référence comme Motiver les enfants par le jeu ou le Système Esar.
  • Combien de joueurs peuvent-ils y jouer ? Le nombre de joueurs aura un impact direct sur le nombre de boîtes de jeu nécessaires et le lancement de la séance de jeu au niveau de la présentation des jeux. Des jeux pour deux peuvent sembler la solution de facilité, mais cela nécessite plus de boîtes et plus d’explications.
  • Y a-t-il des jeux de la même famille avec des petites variantes afin d’atteindre le même objectif pédagogique ou de différencier l’apprentissage ? La plupart du temps, il est plus aisé d’avoir des jeux différents d’occasions ou en prêt au sein d’une ludothèque.
  • Quel est le prix ? Les budgets étant limités et le besoin multiple et conséquent, il est nécessaire de calculer le rapport entre le prix d’un jeu et le nombre de joueurs. Un jeu à 30 € qui se joue à 12 et plus pertinent qu’un jeu du même prix qui se joue à 2.
  • Quelle est la résistance du jeu ? Des enfants/jeunes restent des enfants, ils ne savent pas toujours jeter les dés sans les laisser tomber, ils ne perçoivent pas le problème de plier ou de perdre une carte. Il est donc essentiel de trouver le juste milieu entre un jeu avec peu ou beaucoup de matériel.
Comment préserver ces jeux ?
  • Consolider la boîte en plastifiant au minimum les coins de cette dernière.
  • Photocopier la règle et ne mettre à disposition que la photocopie.
  • Indiquer le matériel sur un petit papier qui sera collé à l’intérieur du couvercle. Ce système facilitera le contrôle du matériel.
  • Faciliter le rangement en mettant les différents éléments dans des sachets en plastique qui se ferment et/ou en enlever le casier en plastique qui complique parfois le rangement et qui prend beaucoup de place.
  • Remplacer le matériel non pertinent et qui risque de se perdre ou se casser aisément par un matériel plus classique. Les petits cubes du jeu Concept peuvent être par exemple remplacés aisément par n’importe quelles meeples de couleur.
Comment faire sa ludothèque ?
  • Jouer, jouer et jouer en participant à des soirées jeux ou des festivals.
  • Se faire aider par un professionnel (ludothécaire ou ludopédagogue) pour sélectionner les jeux.
  • Surfer sur les sites de ventes d’occasion en ligne, fréquenter les brocantes et contacter les parents ainsi que les ludothèques afin de savoir quand elles trient et donnent leurs jeux.
  • Aller dans des magasins de jeux spécialisés qui font des animations. La plupart du temps, ils liquident leurs jeux d’occasion à un prix plus intéressant.